Bilan National du Recyclage 2010-2019 de l’ADEME

Le 17 mars dernier, l’ADEME a publié son nouveau Bilan National du Recyclage (BNR) sur les  évolutions du recyclage en France de 2010 à 2019 pour différents matériaux tels que les métaux ferreux, les métaux non ferreux (aluminium, cuivre, zinc, plomb), le verre, les papiers-cartons, les plastiques, les inertes du BTP, et le bois.

Dans son BNR, l’ADEME présente chaque matériau avec son lexique, une description et un schéma de son cycle de vie, un tableau de bord avec les chiffres clés des dernières années (2018 et 2019) et un détail de ses flux physiques (production / consommation, gisement / collecte et taux d’incorporation des matières premières recyclées).

Globalement, depuis 2010, ce bilan fait ressortir une croissance constante mais modérée du taux d’incorporation de la plupart des matériaux recyclés dans la production nationale.

Dans le tableau suivant, on peut d’ailleurs observer que les taux d’incorporation de certains matériaux recyclés dans la production et la fabrication se rapprochent progressivement des objectifs fixés pour l’UE lors du paquet économie circulaire de 2018.

Comparaison entre l’état actuel des taux d’incorporation de certains matériaux recyclés en France par rapport aux objectifs de recyclage fixés pour l’UE lors du paquet économie circulaire

Matériaux Réalisés 2018 Réalisés 2019 Objectifs UE 2025 Objectifs UE 2030
Métaux ferreux 46 % 46 % 70 % 80 %
Verre 60 % 61 % 70 % 75 %
Papiers / cartons 69 % 71 % 75 % 85 %
Bois* 35 % 40 % 25 % 30 %
Aluminium 52 % 51 % 50 %

60 %

*incorporation des MPR (matières premières recyclées) dans les panneaux de process (particules et OSB)

Sources : les réalisés proviennent du BNR de l’ADEME et les objectifs proviennent du paquet économie circulaire de 2018

Les taux d’incorporation du bois et de l’aluminium recyclés ont quant à eux déjà dépassé les objectifs du paquet économie circulaire de 2018.

On notera toutefois l’absence dans ce bilan, d’information concernant les taux de recyclage globaux des plastiques, de la plus part des métaux non ferreux et des inertes du BTP.

Bien que pour les déchets inertes du BTP, les flux soient très difficilement traçables, l’ADEME a réussi à estimer qu’en 2019 :

  • Pour le secteur du Bâtiment, le taux de valorisation (remblaiement, réutilisation ou recyclage) des déchets inertes est compris entre 70 et 76 % dont 33,3 % de taux de recyclage de la matière
  • Pour le secteur des Travaux Publics, le taux de valorisation (remblaiement, réutilisation ou recyclage) des déchets inertes est évalué à 63 % (constant depuis 2014) avec une absence de donnée sur les taux d’incorporation de la matière recyclée

Pour les inertes du BTP, l’ADEME se concentre pour finir sur les granulats recyclés. Elle indique que leur taux d’incorporation dans la production nationale est « en constante augmentation » depuis 2010 (de 6 % en 2010 à 9 % en 2018).

Les évolutions réglementaires de ces dernières années (Diagnostic PMD, Registre National des Terres Excavées et Sédiments, tri à la source 7 flux, les nouvelles filières REP…) et leur mise en application auront un impact significatif dans les performances d’incorporation des déchets au sein des matières premières.

Mais comme le souligne l’ADEME, notamment pour les déchets inertes du BTP, la sortie du statut de déchet, le réemploi, et les bonnes pratiques mises en œuvre par les acteurs ne sont pas comptabilisés dans son bilan. Dès lors, l’amélioration des systèmes de traçabilité et de collecte des informations capables de suivre une économie circulaire complète pourrait être l’un des prochains objectifs du secteur.

Luca P.

TRACE Environnement